Auto-entrepreneurs : calculez votre taux journalier moyen (TJM)

Aujourd’hui, je te parle d’une épineuse question pour tout travailleur·se indépendant·e…

Comment fixer ton TJM (taux journalier moyen) en tant qu’auto-entrepreneur·e sans te tromper ?

Dois-tu facturer avec un forfait “à la mission” ou au temps de travail nécessaire pour délivrer ta prestation ?

Grâce à ma méthode complète et détaillée, je te guide pour calculer ton TJM. Parce que mon but est d’accompagner chaque auto-entrepreneur·e afin qu’il/elle vive décemment et durablement de son activité. En bref, afin qu’il ou elle kiffe son tarif !

Portrait de Sylvie Péan, coach en vente

Sylvie Péan – Fondatrice & Créatrice de la formation Kiffe Ton Tarif

Sommaire

01. Qu’est-ce que le TJM ?

02. Quel TJM pour un auto-entrepreneur ?

03. Calcule ton tarif horaire de freelance

04. Étudie le marché et la concurrence

Qu’est-ce que le TJM ?

Illustration justifier son tarif avec Kiffe ton Tarif

Le TJM (Taux Journalier Moyen) représente le prix que tu factures à un client pour une journée de travail. Certains pensent que TJM = argent que tu vas empocher à la fin de la journée. Que nenni ! La rémunération que tu souhaites avoir en fait partie, mais en réalité, ce montant inclut des charges qu’il faudrait ajouter pour estimer la valeur réelle du TJM : cotisations sociales, charges diverses, temps de travail invisible, frais professionnels et périodes non travaillées dans l’année. Le TJM dépend aussi du nombre de jours facturés à ton client.

Quel TJM pour un·e auto-entrepreneur·e ?

Deux approches possibles pour calculer ton TJM

Pour facturer tes prestations de service, il  y a deux options : le Tarif Horaire Moyen (THM) et le Taux Journalier Moyen (TJM). Le tarif horaire convient mieux aux prestations ponctuelles ou de courte durée de type : séance de coaching d’1h, séance de massage, consulting marketing de 2h etc. Pour calculer ton THM, rien de plus simple : divise ton TJM par le nombre d’heures travaillées par jour (en général 7 ou 8h).

Le TJM correspond davantage aux missions longues, continues ou récurrentes :  par exemple, un forfait de direction artistique mensuel haut de gamme, avec suivi hyperpersonnalisé, pour une agence de communication, ou de la réalisation de reportages vidéo trimestriels pour une start-up ou encore une formation ou une mission de community manager sur-mesure, évolutive et adaptée pour un solopreneur, etc.

À toi de voir dans quel cas calculer ton tarif grâce au THM ou grâce au TJM.

Panorama du TJM moyen en France selon le secteur d’activité

Afin de te donner un ordre d’idée, la plateforme Malt a identifié les TJM moyens de freelances en France, en 2025.

Par exemple, un freelance junior travaillant dans la prestation intellectuelle devrait facturer a minima 50 € de l’heure soit 400 € /jour (hors frais relatifs au transport, repas ou impressions papier, par exemple). Une consultante, designer ou développeuse possédant 5 ans d’expérience et une  belle notoriété auprès de sa clientèle facturera plutôt autour de 600 à 800 € HT /jour.

Illustration en mode facilitation graphique d'un entrepreneur qui vend ses prestations

Synthèse par secteur – Février 20251 (moyennes HT) :

SECTEUR Détails
Développeur·se 576€
Expert·e Data & Analytics 670€
Expert·e en Cybersécurité 530-850€
Consultant·e en communication, stratégie et business developer 734€
Chef·fe de projet / Coach Agile 687€
Consultant·e webmarketing / Marketing / analytics 589€
Graphiste / Photographe 424€
Motion Designer / Réalisateur·rice 460€
Rédacteur·rice & Community Manager 438€
Freelance au global (toutes activités) 471 

1 https://www.malt.fr/t/barometre-tarifs

En dehors de ces chiffres, certains consultant·e·s ou expert·e·s “nichés” peuvent intervenir pour 15.000 € HT / jour, sans que personne ne questionne leur valeur.  Pourquoi ? Parce que la valeur perçue de leur service est bien supérieure à ce prix affiché et ne sera jamais remise en question. J’en parle dans Kiffe Ton Tarif, un accompagnement où je t’aide à “trouver ta pépite”, en faire ton métier, faire briller ta zone de talent et assumer  son juste prix auprès de tes clients. D’ailleurs, si tu ne me connais pas, une petite présentation s’impose.

Sylvie Péan, Qui suis-je ?

Fondatrice – Créatrice de la formation Kiffe Ton Tarif

Formatrice et consultante en développement commercial, j’aide les entreprises et des entrepreneur·e·s indépendant·e·s à établir les bons prix, choisir les bonnes cibles et mieux vendre. J’ai créé Kiffe Ton Tarif pour t’aider à définir ton prix de vente parfait et remettre de la joie dans ton quotidien d’entrepreneur·e ! 

Logo Kiffe ton Tarif
Portrait de Sylvie Péan - Experte en vente et fixation des prix

Icone mainEn bref

  • Le Taux Journalier Moyen (TJM) correspond au prix indiqué sur ta facture de freelance pour une journée de travail (hors taxes ou TTC selon ton statut)  ;
  • On calcule le TJM en fonction du salaire visé, des charges directes et indirectes à couvrir, du temps de travail invisible généré et du nombre de jours qu’on veut facturer sur l’année ;
  • Bien calculer son TJM permet d’assurer une activité rentable et viable sur le long terme et d’éviter le travail à perte ;
  • Le TJM varie selon l’expérience du freelance, sa localisation, la concurrence et sa spécialisation ;

Dans Kiffe Ton Tarif, je te livre un outil pour le calculer facilement.

Calcule ton tarif horaire de freelance

Grâce à 5 questions et une introspection

1 – Quel est ton objectif de salaire : quelle masse d’argent veux-tu posséder à la fin du mois ? Pour te nourrir, te loger et faire plaisir à tes proches, par exemple. Il ne s’agit pas de ton activité, mais bien de toi.

2 – À combien s’élèvent tes charges professionnelles ? Pense à identifier les charges directes et indirectes : frais fixes (loyer, abonnements, assurances, mutuelles) et frais variables : fournitures, déplacements, cotisations sociales (24.6 % du chiffre d’affaires pour les auto-entrepreneurs), Contribution à la Formation Professionnelle (CFP), impôts (de société, pas tes impôts sur le revenu)…

3 – Quel montant total de ton temps travaillé sera non facturable ? Pense à ton temps de travail “invisible” que personne ne voudra rémunérer : prospection, formation, gestion administrative, etc. Ce temps représente parfois ⅓ voire même ⅔ de ton temps de travail (pour un formateur qui prépare des supports de cours ou pour une consultante qui prépare des audits par exemple). En moyenne, on a coutume de dire qu’un·e auto-entrepreneur·e facture entre 40% et 60% de son temps de travail au total.

4 – As-tu analysé les tarifs pratiqués par d’autres freelances proposant la même offre que toi avec un niveau d’expertise équivalent (ailleurs en France par exemple) ? Je t’invite à contacter un·e autre pro situé·e dans une région éloignée pour échanger avec lui/elle sur ses tarifs et offres pratiquées. Dans ce cas, pas de risque de concurrence !

5 – Quelle est ta valeur ajoutée  : spécialisations, certifications, années d’expérience, savoir-être et savoir-faire, approche ou méthode spécifique ? Ces différences (tes “pépites”) peuvent faire évoluer ton tarif  en “service premium” qui dépassera la moyenne facturée pour ce type de prestations par d’autres freelances.

Photo de ©Georges Milton

La méthode de calcul du TJM

Elle repose sur cette équation : 

Chiffre d’Affaires cible / nombre de jours facturables = TJM cible

Un exemple concret :

  • si tu vises un revenu net annuel de 35 000 €
  • que tes charges s’élèvent à 25 000 € et 
  • que tu estimes pouvoir facturer 150 jours sur l’année :

TJM = (35 000 + 25000) / 150 = 400 € HT

Bon à savoir – La totalité du TJM facturé ne te revient pas : il sert à payer tes charges, cotisations et à rémunérer ton travail non facturable.

Alors, après calcul, ton résultat t’apparaît-il conforme au TJM moyen dans ton secteur d’activité ? Te sens-tu à l’aise avec ce tarif ?

Étudie le marché et la concurrence

Une étude de la concurrence s’avère une étape efficace pour déterminer ton TJM : si ton prix est trop élevé, cela donnera l’impression à ton client que tu survends ton offre alors qu’un prix trop bas donnera l’impression que tu brades un travail de mauvaise qualité.

Comment effectuer une veille concurrentielle pour fixer ton TJM ?

Photo de ©Faisal Rahman

Sur des plateformes bien connues (UpWork, Malt, Crème de la Crème ou Linkedin), consulte des freelances au profil similaire au tien  : niveau d’expérience, secteur, spécificité…. Fais une analyse du TJM moyen par métier (voir le début de l’article) et compare ces données avec ta situation.

Attention, sur ces plateformes, on privilégie un certain type de vente : le “one shot”, avec pas/peu de relation long terme avec le client. On y voit souvent des prix d’entrée de gamme. Si tu as une clientèle qui vient vers toi car tu es reconnu·e sur ton marché, les tarifs pratiqués seront plus élevés. Donc compare-toi avec des concurrent·e·s qui sont actifs sur des (segments de) marché similaires ou avec des schémas de distributions similaires.

Comme expliqué plus haut, tu peux aussi contacter un·e freelance au profil similaire au tien dans une région éloignée de la tienne (et qui travaille avec des clients locaux) et faire une petite enquête de marché sur ses prix et ses offres.

Pour te démarquer

Tu as certainement des expertises ou références uniques qui te différencient de tes concurrents : mets-les en avant dans ta communication ! Enfin, tu peux ajuster ton tarif selon le type de mission et de client : plus la mission sera complète et urgente, plus le tarif sera élevé. Enfin, pour les missions se déroulant sur plusieurs semaines ou mois, tu peux faire une offre en déduisant 10 à 20 % du TJM du montant global. C’est une pratique courante chez les indépendants.

La notion de prix psychologique

Le prix psychologique renvoie à la manière dont le prix va influencer notre perception de la qualité d’un service/produit. Une expérience édifiante a été menée par des chercheurs américains auprès d’amateurs de bon vin. Ceux-ci ont pris place dans une machine à IRM où on leur a fait déguster de délicieux breuvages issus du même fût… mais annoncés à des prix allant du moins cher au plus cher.

Résultat ? Le vin le plus cher a fait l’unanimité : c’était incontestablement le meilleur ! Puis le même vin a été distribué, sans qu’un prix y soit associé et les œnophiles l’ont trouvé tout à fait à leur goût.

L’IRM, de son côté, a mesuré plus de plaisir dans le cerveau des goûteurs lorsque le vin était supposé être plus cher. Qu’en conclure ?

Le prix psychologique influence énormément notre perception de la valeur et de la qualité d’un produit. Il aide le consommateur à positionner mentalement l’entreprise dans une catégorie premium, accessible ou luxe, par exemple. Réfléchis bien à la valeur que toi, tu attribues à tes produits ou services et à la manière dont tu fais de ta prestation un service “entrée de gamme” ou “exclusif”. Je te parle ici de la différence entre prix et valeur perçue.

Photo de ©Cottonbro Studio

Icone main En bref

  • Le prix affiché génère automatiquement une perception de la valeur de ton bien ou ton service, garde cela en tête quand tu définis ton TJM ;
  • Évite de t’aligner sur des tarifs trop bas : un prix faible peut nuire à ta crédibilité professionnelle et à la perception de la valeur de ton offre ;
  • Un TJM bien évalué représente à la fois la réalité du marché et la valeur ajoutée que tu apportes à tes clients ;
  • Analyse une dizaine de profils similaires au tien pour obtenir une moyenne estimative de leur taux horaire/TJM.

Pour résumer : si tu calcules ton tarif à partir des besoins réels et des standards du marché, si tu valorises bien tes compétences et non le “temps vendu”, si tu affiches et assumes tes prix, avec clarté et transparence dans la communication… bravo, te voilà paré·e pour voguer sous les meilleurs auspices de l’entrepreneuriat heureux !

ILS/ELLES ONT AIMÉ KIFFE TON TARIF

FAQ

Quelles sont les étapes clés pour définir mon TJM d'auto-entrepreneur·e ?

Pour bien définir ton TJM d’auto-entrepreneur·e, commence par fixer ton objectif de revenu net annuel, puis liste et estime précisément toutes tes charges annuelles (cotisations sociales, frais professionnels, charges fiscales, imprévus). Évalue ensuite le nombre de jours réellement facturables en tenant compte des congés, des jours non travaillés et des périodes dédiées à la gestion ou à la prospection. Calcule ton TJM en appliquant la formule suivante : (revenu net annuel souhaité + charges annuelles) ÷ nombre de jours facturables. 

Enfin, analyse les tarifs de la concurrence via des plateformes spécialisées et ajuste ton TJM selon ton expertise, la demande et l’évolution du marché. Ceci tout en prévoyant une révision régulière pour rester en phase avec la réalité de ton activité.

Pour calculer mon tarif, dois-je utiliser mon taux horaire ou mon TJM ?

En tant qu’indépendant·e, utilise le taux horaire (THM) pour des missions courtes, ponctuelles ou quand le volume d’heures est imprévisible : dépannages, ateliers, suivis précis demandés par le client. En revanche, privilégie le TJM pour des projets se déroulant sur plusieurs semaines/mois, qui exigent des engagements réguliers. Ça peut aussi être pertinent quand ta présence est mobilisée à la journée pour des interventions de type consulting, formation ou accompagnement. Le choix entre ces deux modes de facturation dépend donc surtout de la durée et de la nature de la mission : opte pour le taux horaire quand la flexibilité prime et pour le TJM quand la mission est planifiée et soutenue.

Comment équilibrer compétitivité et rentabilité lors du calcul du TJM ?

Afin de trouver un point d’équilibre entre compétitivité et rentabilité dans le calcul de ton TJM, commence par déterminer un tarif minimum qui couvre tes charges et ton revenu souhaité. Puis, analyse les prix du marché pour avoir une vision en temps réel de l’existant et positionne-toi stratégiquement. Ajuste ton TJM selon la complexité des missions et le type de clients : majorations pour les projets complexes ou de grands comptes et remises pour les engagements longs, par exemple. Il est essentiel de communiquer avec tes clients à propos de tes tarifs et de ne jamais accepter un tarif qui compromet ta rentabilité. Réévaluer régulièrement ton TJM (évolution de tes coûts, inflation, nouvelle expertise) te permettra aussi d’assurer la pérennité de ton activité.

En quoi ma spécialisation influence-t-elle ma tarification en freelance ?

Ta spécialisation, en tant que freelance, oriente fortement ta tarification : plus elle est rare, pointue et recherchée, plus tu peux justifier un tarif élevé. Grâce à la valeur ajoutée unique que tu apportes (ta “pépite” !), tu te distingues, tu te différencies des autres prestataires. Ton expertise réduit la concurrence directe et attire une clientèle prête à investir pour des solutions complexes. En te positionnant comme expert·e reconnu·e, tu renforces ta crédibilité, ton offre se distingue des offres généralistes et c’est ainsi que tu peux négocier des tarifs supérieurs à la moyenne. Ceci à condition de bien communiquer sur ta différenciation et de bien valoriser tes résultats auprès de tes clients, bien sûr !

Quels conseils pour éviter de sous-évaluer mon tarif et assurer ma rentabilité ?

Afin d’éviter de sous-évaluer tes tarifs en freelance et d’assurer la rentabilité de ton activité, il te faut :

  1. calculer précisément ton seuil de rentabilité en prenant en compte toutes tes charges et le nombre de jours facturables ;
  2. étudier les tarifs pratiqués sur le marché pour te positionner stratégiquement –  valoriser clairement ton expertise et tes résultats auprès des clients ;
  3. refuser les missions sous-payées.

Adopte toujours une posture professionnelle en négociant tes tarifs avec transparence et formalise tes propositions par écrit. Enfin, réévalue régulièrement tes prix en fonction de l’évolution de tes compétences, du marché et de l’inflation, pour te garantir une activité durable, rentable et reconnue.

jekiffe[@]kiffetontarif.com

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